March 6, 2016

Sermon pour le Quatrième Dimanche de Carême

Chers Fidèles,

Notre Seigneur Jésus Christ est notre sauveur, Il est venu et est demeuré parmi nous afin de nous donner la vérité et la grâce de vivre selon la vérité. Chaque acte de Notre Seigneur a le pouvoir de nous donner la grâce, de nous libérer de nos péchés et de nos erreurs et pourtant tout le long des évangiles, Notre Seigneur accomplit des miracles et des actions extraordinaires afin de nous donner une leçon et de nous prouver Son pouvoir divin. C’est particulièrement de Ses miracles que nous apprenons qui Notre Seigneur est et ce qu’Il fait pour nous.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Notre Seigneur miraculeusement nourrit une foule de plus de 5000 personnes. Ce repas miraculeux de la foule est seulement le signe et l’illustration de ce que Notre Seigneur fait pour nous chaque jour lors du Saint Sacrifice de la Messe durant lequel Il nous donne Son propre Corps et Sang pour notre nourriture spirituelle.

L’évangile nous apprend qu’un jour, Notre Seigneur était arrivé vers les terres de Galilée et qu’une foule nombreuse L’avait suivi. L’évangéliste nous dit même la raison : parce qu’ils avaient vu les miracles qu’Il avait accomplis sur les malades. Les foules avaient suivi Jésus parce qu’ils étaient infirmes, appesantis par la faiblesse et l’infirmité. De plus, nous devons toujours nous rappeler, ceux qui viennent à Jésus sont ceux qui ont besoin d’un remède, particulièrement d’un remède spirituel, la guérison de nos péchés. Nous venons à Notre Seigneur car Il est Notre Sauveur, pas parce que nous Le méritons en quelque sorte mais parce que nous avons besoin de Lui. Nous devons nous souvenir de cela, surtout lorsque nous voyons tant d’échecs parmi ceux qui nous entourent, que nous aussi, nous ferions bien pire si nous n’avions pas la grâce de Notre Seigneur. L’Eglise existe dans le but de sauver les âmes, de les amener vers la perfection, ce qui signifie concrètement que beaucoup dans l’Eglise ont encore beaucoup de travail à accomplir afin d’arriver à cette perfection que Notre Seigneur souhaite nous donner par Sa grâce.

Notre Seigneur, dit l’évangéliste, gravit une montagne et s’y assis avec Ses disciples. Il gravit, Son but précisément est d’élever le cœur des gens, de les mener au paradis. Il s’assit, ce qui veut dire, qu’Il enseigne d’en-haut. Il s’assit avec Ses disciples, ce qui signifie que Ses apôtres aussi enseignent ce qu’ils ont entendu de Lui. Et l’évangile de noter que « le jour de la Pâque était proche ». Pendant cette fête, dans un an, Notre Seigneur S’offrira sur la Croix et ce sera le jour précédant Ses souffrances et Sa mort qu’Il instituera l’Eucharistie. Ce miracle que Notre Seigneur réalise dans l’évangile est plus qu’un miracle, il s’agit également d’une prophétie de ce qu’Il accomplira sur l’autel en ce jour.

Notre Seigneur se tourne vers Philippe, lui demandant où ils trouveraient du pain pour nourrir la foule. L’évangéliste note que Notre Seigneur testait Philippe, car Il savait ce qu’Il allait faire. Comme Notre Seigneur a appelé Ses Apôtres d’abord à le suivre, puis à prêcher en Son nom, et maintenant Notre Seigneur appelle Ses Apôtres à nourrir la multitude, ce qui se traduit prophétiquement, en offrant ce sacrifice. Philippe, voyant la foule immense, ne peut pas imaginer combien serait requis pour nourrir tant de gens, car il manque toujours de confiance en Notre Seigneur, ce qui est la raison pour laquelle l’évangéliste ajoute que Notre Seigneur lui a posé la question pour le tester. Un autre Apôtre, le frère de Saint Pierre, André, sanctifié d’une foi plus grande, dit à Notre Seigneur le peu qu’il a.

C’est une grande leçon pour nous, mes chers fidèles. Trop souvent nous sommes résignes d’une manière qui est très egocentrique. Trop souvent nous prions, nous disons implicitement que « ce n’est pas possible », comme Philippe, qui pense juste aux difficultés et n’a pas le courage de demander à Notre Seigneur de faire quelque chose. Trop souvent nous sommes coincés par la perception personnelle de notre propre importance, satisfaits de ne rien faire qui devrait requérir l’aide d’une autre personne. Nous trouvons plus facile de se plaindre et de murmurer. Nous trouvons plus simple de ne rien faire et de simplement laisser les choses comme elles sont parce que nous n’avons pas le courage et la confiance requis de montrer à Notre Seigneur le plus petit effort de notre part. Un peu comme Philippe nous sommes préoccupés par des questions matérielles et que nous ignorons la demande de Notre Seigneur. Notre Seigneur ne nous demande pas l’impossible, Il demande seulement que nous contribuions un tant soit peu afin qu’Il puisse accomplir le miracle.

La crise dans l’Eglise, mes chers fidèles, n’est pas un manque de talent ou d’argent. En effet les modernistes, sur le plan humain, ont de grands talents et certainement assez d’argent à leur disposition. Mais ils n’ont ni confiance ni foi en Notre Seigneur. Ils sont trop préoccupés par des questions matérielles et doivent gagner leur réputation dans le monde. Ils s’inquiètent de la manière dont le monde les voit, de ce que la démocratie libérale pense de la Chrétienté, de ce que les Protestants et autres hérétiques pensent. Et ainsi au lieu de rester fidèles à Notre Seigneur, ils cherchent à « moderniser » l’Eglise selon leurs propres vues limitées et entachées de respect humain, ayant à l’esprit seulement les calomnies et distorsions du monde moderne sur leur esprit. Au lieu de demander à Notre Seigneur la continuation de ce miracle qu’Il a réalisé lors du Vendredi Saint, le Saint Sacrifice de la Messe, ils changent la Messe en une sorte de banquet, une sorte d’offre humanitaire de pain pour les pauvres qui pourrait être « acceptable » pour l’homme moderne et la mentalité moderne et ceux qui ne croient pas en Notre Seigneur. Mais ces idées stupides ne peuvent pas nourrir les âmes.

En réalité, Notre Seigneur prend ce que l’Apôtre André Lui offre et ensuite nourrit la foule. Il change les choses, les convertit de choses simplement matérielles en quelque chose ayant le pouvoir de changer nos vies. Notre Seigneur continue de performer tout au long de l’histoire des miracles de ce genre simplement grâce à la foi de Ses disciples. L’existence de cette église (le bâtiment) dans laquelle vous vous trouvez, mes chers fidèles, est un miracle. Notre école primaire est un miracle. La continuation de la Tradition est un miracle. Pensez aux débuts de la Fraternité Saint Pie X, lorsque six jeunes hommes sont venus trouver un Archevêque à la retraite pour fonder un Séminaire. Un Archevêque qui avait presque finit sa carrière, sans argent et sans influence, et rien que du dédain de la part des autorités Romaines. Un projet inconcevable ! et qui pourtant est à présent devenu un ordre religieux florissant qui enseigne la foi et les sacrements éternels dans plus de 60 pays. On ne peut attribuer cet existence qu’à un effort humain exclusivement. Vous êtes témoins, oserais-je dire, du miracle du repas de milliers de gens. Et ceci simplement parce que l’Archevêque avait la confiance de continuer ce que l’Eglise a toujours fait. Comme St. André, il a simplement offert à Notre Seigneur le peu qu’il avait, qu’il avait lui-même reçu et que Notre Seigneur a multiplié au-delà de toutes les espérances.

Et cette offrande à Notre Seigneur du peu que nous avons sera toujours fécond, jusqu’à la fin des temps. L’Eglise Catholique pourrait se sortir de la crise actuelle demain si les autorités simplement avaient la confiance d’utiliser ces moyens que Notre Seigneur lui a donnés. Mais les autorités de l’Eglise ne le veulent pas. Ils préfèrent leurs propres idées. Ils préfèrent penser à combien d’argent et d’influence cela leur coutera de libérer la Messe Traditionnelle. Ils craignent ce que les gens vont dire, ce que les gens vont penser d’eux. Quel manque de foi, quel gâchis de grâce et quelle perte de temps. Les âmes vont en enfer parce qu’ils ont peur de ce que les gens pensent. C’est la terrible realité.

Mais il n’y a rien dont nous devons avoir peur, mes chers fidèles. L’Eglise continuera malgré ces gens. Nous avons simplement besoin d’avoir l’audace de demander à Notre Seigneur de réaliser les miracles qu’Il a toujours faits. Nous devons seulement Lui montrer ce qui doit être fait et Lui offrir le peu que nous avons. Nous avons seulement besoin de lui montrer les âmes qui doivent être sauvées, pour lesquelles Il est mort sur la Croix. Les gens ont besoin de la Messe, et donc ont besoin d’une église, et la voici donc. Les enfants ont besoin d’être éduqués et sauvés de la perversité du monde moderne, nous avons besoin de construire une école et elle le sera, si nous avons foi en Notre Seigneur. Notre Seigneur a promis qu’Il nous donnerait tout ce dont nous aurions besoin pour notre salut, si seulement nous Lui demandons et travaillons avec Lui vers ce but. Le seul vrai problème est que nous ne demandons pas assez, nous n’avons pas la confiance, nous préférons nous plaindre au lieu d’y remédier. Au lieu d’obéir à Notre Seigneur, nous compliquons nos vies en essayant de satisfaire notre propre volonté, en essayant de faire de nous-mêmes et de nos préoccupations insignifiantes le centre de tout. Les gens qui se plaignent en général le font parce qu’ils n’ont pas le courage d’offrir quoi que ce soit ou sont trop occupés à penser à eux-mêmes pour être utile à qui que ce soit d’autre qu’eux-mêmes.

Et ainsi, mes chers fidèles, tirons les leçons que l’évangile d’aujourd’hui nous offre. Au lieu de se plaindre de ce qu’il nous manque, offrons quelque chose à Notre Seigneur. Surement, peu importe ce que nous lui offrirons, ce ne sera pas suffisant, pas plus que ce que les Apôtres ont offert à Notre Seigneur n’a été suffisant pour nourrir la foule. Mais c’est assez pour Lui pour opérer un miracle. Au moins nous pouvons Lui offrir notre cœur entièrement, afin qu’Il puisse y opérer la transformation en grâce, afin que nous puissions avoir la confiance et le courage que Notre Dame eut et qui, en tant que mère attentionnée, prie pour nous auprès de Notre Seigneur Jésus Christ qui est béni pour toujours, Ainsi soit-il.

Abbe John Jenkins